Ignorer et passer au contenu
Back to winsor & newton homepageBack to winsor & newton homepage

À travers les yeux de Per Adolfsen

Per Adolfsen est un expressionniste qui a quitté son atelier il y a trois ans, lorsqu’il a décidé de dessiner exclusivement d’après nature. Influencé par des artistes tels qu’Edvard Munch,...

Per Adolfsen est un expressionniste basé à Odense, au Danemark, qui travaille au crayon de couleur et au pastel. Ses œuvres se distinguent par leurs harmonies chromatiques singulières et leurs textures et motifs oniriques, influencés par des artistes tels qu’Edvard Munch. Principalement inspiré par la nature, Adolfsen a tourné la page de la vie d’atelier pour se placer délibérément chaque jour au cœur du paysage, dessinant sur le vif avant de recréer ce qu’il y a observé dans ses compositions. Il a présenté ses œuvres lors d’expositions personnelles à Paris, New York et Shanghai.

Pouvez-vous nous parler de vos débuts et de votre travail actuel ?

J’ai réalisé ma première peinture à l’âge de treize ans, lorsque j’ai commencé à sillonner la nature à vélo pour dessiner dans la forêt. Depuis, je suis passé par plusieurs phases artistiques — de l’abstraction au surréalisme — mais je suis aujourd’hui revenu à ce que je faisais enfant : peindre la nature au sein même du monde naturel.

Crayon de couleur, craie et graphite sur papier, 60 × 42 cm

À quoi ressemble une journée de travail typique pour vous ?

J’ai quitté mon atelier il y a trois ans et je n’y suis jamais retourné. Je sors simplement dans mon environnement, puis je dessine. Beaucoup de ces dessins deviennent des esquisses pour des œuvres finales. Je croque toujours directement d’après nature, jamais à partir de photographies.

Vos paysages semblent à la fois ancrés dans des lieux réels et nourris de mémoire ou de références personnelles. Sont-ils le fruit d’un mélange entre réalité et imagination ?

Mes œuvres sont basées sur des lieux réels, mais elles comportent aussi un récit inspiré de ma propre histoire. Cela transparaît à travers les couleurs et les émotions que j’insuffle dans chaque pièce, ainsi que dans les environnements que je choisis de représenter.

Crayon de couleur et graphite sur papier, 42 × 30 cm

Comment en êtes-vous venu à utiliser le crayon de couleur dans vos récents travaux ?

Pendant neuf mois, j’ai décidé de réaliser trois dessins par jour, en utilisant toujours le même crayon graphite sur de petits formats. Le projet devait durer un mois ! Un jour, j’ai eu envie d’expérimenter le crayon de couleur, afin d’ajouter une touche supplémentaire à mes esquisses et de prolonger ce que j’avais observé.

Crayon de couleur, craie et graphite sur papier, 60 × 42 cm

Comment prenez-vous vos décisions artistiques ? Vous travaillez souvent avec une palette restreinte — qu’est-ce qui vous plaît dans cette approche ?

C’est très simple : avant même de commencer une œuvre, j’ai déjà une image précise en tête. Je sais dans quelle direction je vais, presque comme si je connaissais déjà le résultat final. Je pars de cette vision intérieure, puis je me mets au travail.

Quels artistes historiquement marquants appréciez-vous, et quels artistes contemporains suivez-vous aujourd’hui ?

En ce moment, je suis très captivé par Anselm Kiefer. Historiquement, j’ai toujours admiré Edvard Munch, Paul Cézanne et Caspar David Friedrich. J’aime ces artistes parce que je ressens l’émotion dans leurs coups de pinceau — quelque chose de plus profond qui n’est pas effacé, et qu’il m’appartient d’interpréter.

Mon point de référence personnel est que, puisque nous sommes tous humains, nous partageons une même sensibilité émotionnelle. Ces artistes parviennent à exprimer la mélancolie et la tristesse inhérentes à la vie. Ce qui m’intéresse dans leur manière de le faire, c’est que cela n’impose rien au spectateur. On n’est pas forcé de philosopher ni d’expliquer quoi que ce soit — il s’agit simplement de ce que l’on ressent à un niveau plus intime.

J’ai vu les œuvres de Caspar David Friedrich à Berlin, et j’ai senti la douleur qui en émanait. J’ai appris par la suite qu’il traversait une période particulièrement difficile lorsqu’il les a peintes. Il n’avait jamais cherché à peindre la souffrance, mais je pouvais la percevoir dans son travail — et c’est précisément ce qui le rend si intéressant.

Crayon de couleur et graphite sur papier, 42 × 30 cm

Espérez-vous que votre travail sensibilise le public à l’importance de préserver la nature ?

De manière générale, je crois que mon œuvre parle avant tout de respect — du respect pour certains systèmes, humains et naturels, dont nous faisons partie. Si nous détruisons le système qui nous a été donné, nous détruisons nos fondations. Je ne considère pas mon art comme une campagne climatique, mais je crois profondément que la nature est un don.

Quel conseil donneriez-vous à un artiste qui débute ?

Peut-être d’oublier le mot art. C’est un terme difficile à définir, et la pression qu’il véhicule peut empêcher de voir le monde avec clarté.

Je crois aussi qu’il faut rester conscient de ne pas avoir peur, et simplement créer parce que quelque chose vous paraît beau ou porteur de sens. De cette façon, on a plus de chances d’atteindre le cœur de ce que l’on veut exprimer — et peut-être que d’autres y reconnaîtront aussi une part d’eux-mêmes. Bien sûr, il faut travailler dur : rien ne vient tout seul ! Et il faut garder de l’humilité, sinon on oublie pourquoi on le fait.

Toutes les images sont courtoisie de l’artiste.

https://www.per-adolfsen.com/

Panier

Votre panier est actuellement vide.

Commencez vos achats

Sélectionnez les options